L’Importance de l’Activité Physique Adaptée dans le Traitement du Cancer du Sein
Bettina, ambassadrice de notre association Amazones Re-Belles, a partagé son expérience face au cancer du sein. À 60 ans, elle a affronté un cancer de stade 4 qui a bouleversé sa vie, tant physiquement que psychologiquement. Malgré les défis, elle a choisi de se battre en acceptant l’aide qui lui était offerte. Parmi ses décisions, elle a intégré l’activité physique adaptée (APA) dans son parcours post-cancer.
L’APA est une approche non médicamenteuse qui joue un rôle essentiel dans l’amélioration de la qualité de vie des patientes, avant, pendant et après les traitements. Pourtant, selon « la mutualité française » seulement un Français sur deux connaît son existence, et un sur dix en bénéficie.
Mais pourquoi l’APA est-elle essentielle dans le parcours des personnes touchées par le cancer du sein ? Cet article explore ses bienfaits et ses modalités d’application.
Le cancer du sein : une épreuve physique et psychologique
Le cancer du sein, le plus répandu chez les femmes, s’accompagne souvent de traitements lourds tels que la chimiothérapie, la radiothérapie ou la chirurgie. Bien que ces traitements soient efficaces, ils entraînent des effets secondaires significatifs : fatigue, diminution de la mobilité, perte d’autonomie…
Mais ces effets ne s’arrêtent pas au domaine médical. Une femme touchée par le cancer du sein voit son corps changer, peut se sentir fragilisée et constater une détérioration de ses liens sociaux. Ces bouleversements s’accompagnent souvent d’une perte de confiance en soi, de difficultés à se projeter dans l’avenir et de la peur d’être réduite à sa maladie.
Il est donc primordial de prendre le temps de récupérer, de se reposer et de se reconnecter avec soi-même. Ce processus dure généralement quelques semaines après la fin des traitements. Et ensuite ? Il devient crucial, pour la santé physique et mentale, de reprendre une activité physique adaptée.
Comprendre ce qu’est l’APA
Si, comme notre ambassadrice Bettina, vous n’aimez pas particulièrement le sport, ne vous inquiétez pas : l’APA ne rime pas forcément avec effort intensif. Il s’agit d’activités accessibles et simples, comme jardiner, marcher, ou même cuisiner. Elle inclut aussi des disciplines comme le yoga ou la natation, toujours adaptées au rythme de chacun.
D’après le Ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, la pratique régulière d’une activité physique peut réduire de 10 à 27 % le risque de développer un cancer du sein et diminuer de 40 % la mortalité après un diagnostic.
L’APA, adaptée aux capacités et à l’état de santé de chacun, est un véritable outil thérapeutique recommandé et encadré par des professionnels de santé.
Les bénéfices de l’APA dans le traitement du cancer du sein
Sur le plan physique, l’APA aide à atténuer les effets secondaires des traitements :
✔ Réduction de la fatigue
✔ Prévention de la perte musculaire
✔ Amélioration de la circulation lymphatique (lymphœdèmes)
✔ Diminution du risque de récidive
Mais saviez-vous que l’APA a aussi un impact psychologique majeur ?
Selon Diane Saxod, gynécologue-obstétricienne au CHU de Toulouse, une activité physique adaptée et régulière améliore l’estime de soi et réduit l’anxiété. L’APA ne se limite donc pas à la rééducation physique : elle aide à se réapproprier son corps et à retrouver confiance en soi.
Enfin, la peur de la récidive est une réalité pour de nombreuses patientes. Bonne nouvelle : l’APA permet de réduire de 24 % ce risque, tout en augmentant les chances de survie.
Précautions et recommandations pour débuter l’APA
Avant de commencer une activité physique, avez-vous consulté votre médecin ? Cette étape est essentielle pour évaluer votre état de santé et déterminer l’activité la plus adaptée. Elle prend en compte les éventuels risques liés aux traitements et aux pathologies associées, comme les troubles cardiovasculaires.
Quelques précautions à respecter :
❌ Éviter l’APA en cas de fièvre ou de fatigue extrême
✅ Commencer doucement, par sessions de 10 minutes, puis augmenter progressivement
✅ Privilégier des activités légères (marche, étirements doux) en cas de fatigue
Par ailleurs, des solutions existent pour lever les freins à la pratique de l’APA. Contraintes financières, manque de temps ou peur de bouger après un cancer ne doivent pas être des obstacles. De nombreux programmes gratuits sont accessibles en ligne (comme ceux du CHU de Montréal sur YouTube) et des aides financières existent via des associations ou des collectivités locales.
Modalités de pratique et accès à l’APA
Mais où et comment pratiquer l’APA ?
Bien qu’essentielle pour améliorer le bien-être post-cancer, l’activité physique adaptée (APA) n’est pas systématiquement remboursée par la Sécurité sociale. Toutefois, depuis 2016, dans le cadre du « sport sur ordonnance », un médecin peut prescrire une activité physique adaptée aux patientes atteintes d’une affection de longue durée, comme le cancer. Cette ordonnance permet parfois d’accéder à des séances prises en charge par certaines mutuelles, collectivités locales ou associations.
Si votre médecin vous prescrit l’APA, vous pourrez bénéficier d’un accompagnement spécialisé auprès de structures agréées, comme des hôpitaux, des associations ou des professionnels de l’activité physique adaptée. N’hésitez pas à vous renseigner auprès de votre oncologue ou de votre médecin traitant pour connaître les options près de chez vous.
Plusieurs options s’offrent à vous :
✔ Programmes en ligne : accessibles à tous, gratuits ou peu coûteux
✔ Séances en hôpitaux spécialisés : encadrées par des professionnels de santé
✔ Clubs de sport et associations locales : de nombreuses structures proposent des cours d’APA
Prenons l’exemple de Bettina, qui a suivi un programme d’APA sur la plateforme Bouger en Rose. Ce programme de huit semaines, personnalisé par un enseignant APA, lui a permis de soulager ses douleurs cervicales et d’améliorer sa posture, sans effort intensif.
Si vous préférez un accompagnement en présentiel, sachez qu’il existe plus de 80 comités départementaux proposant des séances gratuites d’APA pour les personnes touchées par le cancer. Disponibles sur 140 sites en France métropolitaine et en Outre-Mer, ces séances sont encadrées par des professionnels formés spécifiquement à l’accompagnement des patientes.
Enfin, pour l’intensité recommandée, l’Institut Curie préconise :
✔ 5 jours sur 7 d’activité physique d’intensité modérée à intense
✔ 45 minutes de renforcement musculaire, 1 à 2 fois par semaine
✔ 2 à 3 séances hebdomadaires d’exercices d’assouplissement pour favoriser la récupération
À retenir
L’activité physique adaptée (APA) est essentielle dans le parcours de guérison du cancer du sein. Grâce à des programmes accessibles et des financements possibles, il n’y a plus de raison de repousser cette étape.
Commencez progressivement, intégrez l’APA à votre quotidien et avancez vers un avenir plus serein.
Auteur : Ibtissame Rammach