Vivre un cancer du sein, du poumon et du rein : mes astuces pour tenir
Je m’appelle Catherine, j’ai 70 ans et je vous partage mon expérience après avoir traversé 3 cancers : sein, poumon et rein en 2000, 2001, puis 2015.
Depuis, je suis constamment surveillée et j’ai appris par mes Professeurs parisiens que cette maladie doit nous rendre paranoïaque. Toute l’année, je subis IRM et scanners, radios, échographie, marqueurs etc. Avec le recul, je pense qu’il faut vraiment vivre cela comme un cadeau de la Vie, accepter ces examens, en les considérant non pas comme des contraintes mais des Chances de Vie qui nous sont données pour ne pas retomber dans la maladie.
Donc, être actrice de ses traitements est fondamental !
- Être actrice de son traitement
- Ne pas subir les soins, mais collaborer avec le corps médical : être actrice de son traitement.
- Traiter d’égal à égal avec les oncologues : imposer un choix de collaboration. Si besoin, changer de médecin ou de centre pour un établissement plus compétent.
- S’affirmer face aux lenteurs ou aux manquements : taper du poing si le traitement traîne ou semble mal suivi.
Exemple : après neuf cycles de chimio sans résultat, j’ai exigé d’être suivie et opérée par des professeurs parisiens, et cela a été concluant.
- Explorer la piste génétique
- Demander un examen approfondi du terrain génétique : c’est ainsi que j’ai appris être porteuse d’une mutation génétique.
- En cas de mutation (et donc de risque de récidive) :
- Ne pas se voiler la face ni avoir peur.
- Chercher un accompagnement adapté pour connaître les risques et les actions médicales possibles.
- Obtenir de l’aide pour les décisions difficiles
- Si vous êtes seule face à une décision thérapeutique :
Demandez au médecin : « À ma place, si j’étais votre épouse, que me conseilleriez-vous pour me protéger ? »
Je l’ai fait les yeux dans les yeux avec le professeur, ce qui m’a permis de choisir une option thérapeutique adaptée. - Prendre soin de soi au quotidien
- Tatouage des aréoles mammaires.
- Séances de sophrologie.
- Tatouage des sourcils.
- Soins réguliers chez l’esthéticienne.
- Importance du maquillage et des soins :
Même avec un bandeau sur le crâne, je me maquille et prends soin de moi.
Un jour, mon fils m’a dit : « Aujourd’hui, tu n’es pas une belle maman » car je n’avais pas mis mon eye-liner. Depuis, je n’ai jamais cessé de me préparer chaque matin, pour moi et pour le regard de mes proches.
- Accueillir chaque jour avec gratitude
- Je salue chaque journée en m’émerveillant de la Vie.
- Gérer son cercle d’amis
- Écarter les relations toxiques :
Ceux qui sont curieux de mon état ou se nourrissent de mon histoire, je les ai peu à peu éloignés.
S’ils insistent, je réponds simplement : « Tout va bien, je te recontacterai plus tard. »- Garder les vrais amis :
Une nuit en clinique, après une récidive difficile, j’ai appelé mes vrais amis. Ils sont venus, se sont assis près de moi, silencieux, juste présents.
- Suivre son chemin personnel
- Ma foi et l’amour de mes enfants me guident.
- J’ai mené mes combats par amour pour eux : j’emportais leur photo à l’hôpital et ai accepté des mutilations pour rester auprès d’eux.
- Mon parcours a été jalonné d’« êtres de lumière » : enfants, médecins humains, amis fidèles.
- J’ai retrouvé la foi à ma manière.
Avant une opération, je posais sur ma table de chevet le livre du Pape Jean-Paul II « N’ayez pas peur ! ».
- Une spiritualité qui nourrit
- Aujourd’hui, je continue ce chemin spirituel : je remercie chaque jour, je vais à la messe le dimanche et m’y ressource.
- Chacune son chemin spirituel : il peut être différent et tout aussi valable.
Merci de m’avoir lu jusqu’au bout. J’espère que mon parcours éclairera le vôtre.
Catherine