Douleur au sein : Reconnaître les symptômes et agir à temps

La poitrine, peu importe sa taille, sa forme (en pomme, en poire) et son volume, mérite toute notre attention, mesdames. Il ne s’agit pas tant de son aspect esthétique, mais bien de sa bonne santé. En effet, le cancer du sein est la tumeur la plus redoutée chez la gent féminine, représentant près de 95 % des cas. Il s’agit souvent d’un adénocarcinome, également connu sous le nom de cancer canalaire, qui prend naissance dans les canaux. Un cancer du sein détecté précocement a 90% de chances de se soigner. Il est donc important de palper régulièrement vos seins. L’autopalpation n’est pas un outil de dépistage à proprement parler, mais elle permet de mieux connaître son corps et d’identifier certains symptômes.

Personne ne connaît mieux votre corps que vous-même. Il est donc essentiel de développer votre sensibilité à ses signaux subtils et de prendre des mesures préventives pour assurer votre bien-être. 

Cet article a pour objectif de vous aider à reconnaître les principaux symptômes, les douleurs qui peuvent être liés au cancer du sein et ainsi agir à temps. 

« Le dépistage est le seul moyen que nous avons trouvé pour lutter contre le cancer du sein. On n’a pas trouvé mieux. »

Dr Sylvianne Rossier, radiologue au Centre Hospitalier de Belfort-Montbéliard.

Reconnaître les symptômes du cancer du sein

Les symptômes du cancer du sein peuvent varier considérablement. Parmi eux, on peut citer la fatigue chronique, la perte de poids non expliquée, les nausées et les douleurs inattendues, les sécrétions mammaires inhabituelles, les modifications cutanées au niveau du sein, ainsi qu’une possible inversion du mamelon. 

La capacité à identifier ces indices, soit seuls, soit en combinaison, revêt une importance cruciale dans le cadre d’un dépistage précoce. Certains indicateurs apparaissent plus tardivement et ils sont également à surveiller, notamment les bouffées de chaleur nocturnes, la perte d’appétit, les problèmes visuels ou auditifs.

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Surveiller les signaux d’alerte de votre corps

Modifications mammaires : une masse ou un gonflement anormal, généralement insensible, mais qui peut être douloureux lorsqu’on la palpe.

Modifications de la peau : apparition de rougeurs, d’une peau d’orange (capitons), d’altérations de la texture ou d’irritations au niveau des seins.

Modifications du mamelon : rétraction, inversion récente, écoulement (clair ou sanglant) hors des périodes d’allaitement.

Seins douloureux : La plupart des cancers du sein sont indolores au début, mais certains peuvent s’accompagner de sensations inhabituelles ou de douleurs légères. 

Nouvelle asymétrie : modification notable de la dimension ou de la forme d’un sein par rapport à l’autre.

Ganglions lymphatiques : Une bosse ou une enflure dans l’aisselle ou à proximité de la clavicule peut être le signe d’une propagation vers les ganglions lymphatiques.

Signes et symptômes à un stade plus avancé : altération de l’état général, perte de poids, douleurs osseuses, perte d’appétit, trouble respiratoires, maux de tête, diplopie(vision double), nausées …

Illustration des principaux symptômes du cancer du sein : augmentation du volume, changement de forme, creux, écoulement du mamelon, eczéma, épaississement, masse palpable, rétraction du mamelon, rougeur récente.

 

Symptômes cancer du sein – Guide pour les reconnaître

« Et vous, quand avez-vous fait votre dernière autopalpation ?»

Identifier les causes bénignes de douleur à la poitrine

Nous devons garder à l’esprit que la majorité des douleurs mammaires découlent de facteurs inoffensifs.

La douleur au sein, communément nommée mastodynie, découle habituellement de facteurs bénins. Elle peut s’expliquer par les fluctuations hormonales, surtout juste avant l’arrivée des règles, mais elle peut aussi être reliée à la grossesse, à la préménopause ou encore à la prise d’un contraceptif hormonal.

Des causes anatomiques, telles que les kystes ou les fibroadénomes (nodules ronds, uniques ou multiples), bien que bénins, peuvent aussi engendrer une gêne. D’autres facteurs externes peuvent entrer en jeu, comme un soutien-gorge mal ajusté, un choc au niveau du sein, une tension musculaire, ou encore une infection (mastite).

L’anxiété peut exacerber les sensations douloureuses. La plupart du temps, elles ne sont pas associées à un cancer, mais toute douleur persistante ou inhabituelle devrait amener à consulter un médecin.

Accueillir ses émotions pour mieux traverser l’épreuve

La découverte d’une anomalie au niveau du sein, telle qu’une boule lors d’une autopalpation, peut générer une profonde anxiété. En effet, la crainte de développer un cancer survient généralement rapidement, accompagnée d’un stress intense, de pensées obsessionnelles, ainsi qu’un sentiment de vulnérabilité. L’incertitude, entre deux consultations ou examens, augmente l’anxiété, ce qui peut nuire à la qualité du sommeil, à l’humeur et aux activités quotidiennes. Par conséquent, il est essentiel d’apporter un soutien émotionnel dès les premiers signes d’inquiétude et de favoriser un dialogue rassurant avec les professionnels de santé. Pour vous aider dans cette réflexion, vous pouvez lire cet article :

Choisir son entourage pendant un cancer : 5 conseils à suivre

Retrouver la sérénité passe aussi par une meilleure connaissance de soi. Le soutien extérieur est précieux, mais votre meilleure alliée c’est vous : celle qui apprend à lire les messages de son corps et à agir avant qu’un doute ne s’installe.

Observer les changements pour mieux réagir

Cultiver son propre bien-être commence par un geste simple : porter attention à son propre corps. La poitrine, qui est à la fois délicate et puissante, requiert une attention aimante, mais vigilante. Apprendre à en observer les moindres changements, c’est cultiver une relation de confiance avec soi-même. L’autopalpation ne vise pas à poser un diagnostic, elle sert plutôt à rester réceptif face aux signaux corporels. Elle permet ainsi d’éveiller les soupçons en cas de besoin. La mammographie, pour sa part, permet d’effectuer un examen médical très précis et qui peut révéler des éléments invisibles.

Le cancer du sein se développe habituellement lentement, sur plusieurs mois, voire même plusieurs années. Si on le diagnostique rapidement, les chances de guérison sont excellentes.

En France, la survie nette standardisée à 5 ans est estimée autour de 88 % pour la population féminine. Toutefois ce taux global cache de grandes différences selon le stade du diagnostic : très bonne lorsqu’il est local, beaucoup plus faible en cas de métastases.

Ces statistiques encourageantes sont attribuables aux progrès réalisés dans la recherche médicale, qui ont permis le développement de thérapies plus ciblées et d’un dépistage plus personnalisé. Aujourd’hui, environ 60% des cas de cancer du sein sont détectés à un stade précoce.

Ce qu’il faut retenir :

  • Prendre le temps d’écouter son corps, et de lui offrir la meilleure protection qui soit. Le cancer du sein est le plus souvent indolore. Toutefois une gêne même légère, ou une douleur est un indicateur qu’il ne faut pas négliger : elle nous rappelle que la vigilance et la prévention sont nos meilleures alliées.
  • Apprendre à reconnaître les différents symptômes du cancer du sein et à observer les moindres changements est essentiel pour cultiver une relation de confiance avec soi-même et agir avant qu’un problème ne s’installe. Chaque geste est important, de l’autopalpation régulière à la mammographie.
  • Se surveiller par un dépistage précoce augmente considérablement les chances de guérison. S’aimer, c’est se surveiller avec vigilance, d’agir à temps, sans crainte, mais avec conscience.

Rédactrice : Sylvia Richard